Bio

Version courte

Pascal Blondy, compositeur, auteur-interprète, éditeur et producteur, définit son parcours comme celui d’un amateur autodidacte, qui a fait et continue de faire des rencontres.

De l’écoute en boucle, enfant, d’« Oxygène » de Jean-Michel Jarre (1976), jusqu’aux études universitaires (en électronique, électrotechnique, automatique), la musique et l’électronique lui sont apparues comme les deux brins d’un fil d’Ariane menant finalement à son propre champ d’expression, avec des outils convenant à son écriture.

Entre 1990 et 1996, débutant son home-studio, il s’essaie à la technique, et se fait auteur compositeur, guitariste et percussionniste dans un groupe de chansons françaises lo-fi à Bordeaux, Péloueyre. En l’an 2000, il est collaborateur à tout faire dans un label associatif de Free improvisation music La Belle Du Quai. Par la suite, il est fondateur de son propre label associatif Organisation d’Utilité Imaginaire (O.U.I.) à nouveau pour de la chanson mais en version électro. Enfin, en 2010, il crée son propre label indépendant Ouijacom, au sein duquel il poursuit différents projets musicaux électro à tendance House.


Souvenirs mêlés

Un repère (de repaire).

Richard Pinhas, fondateur du groupe Heldon en 1974, auteur de Les Larmes de Nietzsche : Deleuze et la musique publié en 2001 chez Flammarion, fut disciple et ami de Gilles Deleuze. Je me reconnais aussi disciple de disciples*, de Lacan, et aussi de Deleuze et Guattari. Sur la page wikipedia de Richard Pinhas il est indiqué qu’il a cessé de faire de la musique pendant 10 ans, de 1982 à 1992. 
Les parcours sont plutôt des progressions non linéaires, discontinues, discrètement discrètes. Voici une vision – moins habituelle et plus angoissante sans doute – d’une confraternité, de vide tout autant que de plein.

* Qu’au moins je cite ici Jean-Paul Abribat (1934-2018) – et de commencer ainsi une sorte d’hommage, pour un de ceux que je considère comme des plus « rigolo » (preuve s’il en est : sa participation comme psychanalyste, dans son propre cabinet, au film documentaire de Pierre Carles « Enfin pris? », C-P Production 2002). « Il était connu partout à défaut d’être reconnu par ses pairs qui avaient malgré tout un profond respect à son égard. Il commença son parcours par des études de philosophie rue d’Ulm à Paris. Puis il intégra l’Université où il devint maître de conférences en Sociologie pour enseigner l’histoire et le mouvement des idées. Il termina son engagement personnel en devenant psychanalyste , et en ouvrant un cabinet barrière Saint-Genès, au-dessus du Café de l’Horloge. » dixit Dominique Belougne, p.7, « intellectuel hors normes académiques et institutionnelles », présentation par Jean-Claude Gillet et André Paillargue, p.12, in « Scène privée dans la scène de l’Histoire, Entretiens avec Jean-Paul Abribat », réalisés par André Paillaugue et Jean-Claude Gillet, Bordeaux, Éditions Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest, 2016.





Dépliage, déploiements, délinéaments.

En haut de cette page, en exergue de ce blog : « Plagiste sonore, crieur de littoral, sillonneur de flots. » .
Ou quelques images illustrant un autre énoncé formel officiel : « éditeur producteur, auteur interprète, compositeur ».

PLAGES, de littoral, en bord de mer, d’océan. Plages de temps. Plagiste ouvrant des emplacements, empla(g)ements, zones d’observation et pistes d’écoute : chants de sirènes perdues, rumeurs d’esclaves noyés, appels secrets d’errants, bulles de rires de faune aquatique, couleurs d’une jungle de coraux. Calme plat, clapot, fracas, tumultes. Plan d’eau miroir, ligne abstraite d’horizon, éclats de ciel, tourbillons émergents des profondeurs. Naissance, renaissance, génération, régénération. Embarquement abordage, débarquement accostage. Risques de recouvrement du ressac, absorption, dissolution, ou saturation, rejet. Sens obturés d’eau, de sable, pollution.

La CRIÉE, marché des fruits de la mer, échouages et pêches, découvertes, étiquetages, ventes, échanges. Puis le crieur et ses annonces, informations, études, cri-tiques. 

Des SILLONS, traits de capture, suites de blocs de chaos, segments tangents d’infinis mouvants, postures de navigation en plis de surfaces, (pour)suite et poussées de milieu de milieu de milieu …
Surfer (debout), naviguer (assis), nager (allongé), sillonner, inventer-découvrir avant que l’eau n’engouffre, n’efface. Arpenter des strates et des niveaux, des zones relatives, inventer des cartes de traversées de courants, d’ondes, d’énergie.

Habiter un moment local poussé par les forces disjointes d’une nature plus vaste que soi.

Post-scriptum : 
Dans « Mille plateaux, capitalisme et schizophrénie 2 » de Gilles Deleuze et Félix Guattari, aux éditons de Minuit (1980), livre somme que l’on peut parcourir comme une revue technique sur le corps, le corps métaphysique de l’homme vivant, après le  plateau 11 « 1837 – De la ritournelle » p.381, où l’on attrape par l’oreille cet espace temps du mouvement de déterritorialisation reterritorialisation, suivent le plateau 12 « 1227 – Traité de nomadologie : la machine de guerre » et le plateau 13 « 7000 av. J.-C. – Appareil de capture », qui déploient historiquement et géographiquement la déterritorialisation puis la reterritorialisation. Viennent enfin comme au plus près d’un condensé diagrammatique le plateau 14 « 1440 – Le lisse et le strié » et le plateau 15 « Conclusion : règles concrètes et machines abstraites ». 

Extrait plateau 12 « 1227 – Traité de nomadologie : la machine de guerre », p. 450 : « Pourtant, rythme et mesure ne sont jamais confondus. Et si l’atomiste Démocrite est précisément un des auteurs qui emploient rythme au sens de forme, on ne doit pas oublier que c’est dans des conditions très précises de fluctuation, et que les formes d’atomes constituent d’abord de grands ensembles non métriques, des espaces lisses tels que l’air, la mer ou même la terre (magnae res). Il y a bien un rythme sans mesure, qui renvoie à la fluxion d’un flux, c’est à dire à la façon dont un fluide occupe un espace lisse. »

Extrait plateau 14 « 1440 – Le lisse et le strié », du paragraphe « Modèle musical » qui résume l’analyse de Pierre Boulez tirée de son livre « Penser la musique aujourd’hui » (Médiations, Éditions Gonthier, Mayence,1963, pp. 95 sq.), p. 597 : « Pour en revenir à l’opposition simple, le strié, c’est ce qui entrecroise des fixes et des variables, ce qui ordonne et fait succéder des formes distinctes, ce qui organise les lignes mélodiques horizontales et les plans harmoniques verticaux. Le lisse, c’est la variation continue, c’est le développement continu de la forme, c’est la fusion de l’harmonie et de la mélodie au profit d’un dégagement de valeurs proprement rythmiques, le pur tracé d’une diagonale à travers la verticale et l’horizontale. »
S’en suit l’exemple du « Modèle maritime ».